Stop à la discrimination !
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16/04/2018Cela fait une vie que j’habite à Paris et il y a beaucoup de choses auxquelles je me suis désormais adaptée, même si cela n’a pas été facile du tout. Mais j’ai aussi adopté beaucoup d’habitudes que sincèrement je préfère à celles italiennes, bref le juste milieu comme d’habitude.
Mais ils existent des choses auxquelles corps et cerveau ne s’habitueront jamais et, au contraire, il ne faut pas qu’ils s’habituent, pour éviter de renier complètement nos propres racines ! Je pense par exemple aux pâtes au beurre trop cuites comme accompagnement, à la baguette sans protection sur les tapis des caisses au supermarché, aux pieds nus aux toilettes des vestiaires, et enfin au concept du temps !
Le concept de temps est étroitement lié au concept d’espace dont j’ai déjà parlé dans un autre post. Pour moi qui, malgré le fait d’avoir fui le bordel de Rome, j’ai quand même gardé un minimum de je-m’en-foutisme nécessaire à la survie, le concept de temps parisien (et en général du Nord), reste et restera toujours un grand mystère, et maintenant je vous raconte pourquoi.
Cette scène s’est déroulée sous mes yeux à l’arrêt de bus.
Après une heure et demie de danse (qui, avec l’âge, s’avère très douloureux pour mes pauvres articulations), je décide de prendre le bus pour rentrer chez moi, car ma légendaire paresse m’empêche de faire le trajet de 15 minutes qui sépare l’école de danse de mon domicile… et alors ? Je n’en avais pas envie ok?! :-p
Arrivée à l’arrêt, je regarde le panneau qui indique quand passera le prochain bus et je lis : 13 minutes. Jusqu’ici, tout va bien. Je décide d’attendre et m’assieds en profitant de cet état de grâce après mon cours de danse.
Une minute après, arrivent deux femmes qui sortent du travail. L’une d’elle regarde le panneau et hurle d’un ton de tragédie grecque:
12 minutes!!!!!!! Mais c’est quoi ce délire!!!! J’ai pas le temps, moi!!!!!
Deux minutes plus tard, passe une autre parisienne, elle regarde le panneau puis fait une formidable grimace (car nous les italiens parlons avec les mains, alors que vous les français parlez avec tous les muscles de votre visage !), prend cet air typiquement parisien de désappointement accompagné d’un « Pfffff!!! », et dégoûtée s’en va, elle aussi.
Moi, pendant ce temps, j’observe la scène, amusée.
Trois minutes plus tard, arrive une autre femme. Cette dernière regarde le panneau et s’exclame:
Et meeeerdeeeee!!!!!
Et moi, en attendant, je les regarde, confortablement assise à l’arrêt de bus, les jambes endolories, et les remercie non seulement de m’avoir offert ce spectacle des plus divertissants, mais surtout de m’avoir fait si bien prendre conscience que, pour moi, 13 minutes ne sont pas si vitaux après tout !
J’imagine les mêmes personnes à un arrêt de bus à Rome ! Je crois qu’elle se seraient suicidées ! :-p
Et pour conclure je vous conseille de conclure un pacte avec famille et amis qui vivent aussi à Paris, comme j’ai personnellement déjà fait. :-p
Si un jour vous vous trouvez à courir comme des fous vers les portes du métro qui sont en train de se fermer inexorablement, pour finir coincés entre les deux portes, bloquer le départ du train et subir les commentaires des gens exaspérés par votre geste, tout ça alors que le panneau indique que le prochain train passe après 2 minutes, et bien ce sera le moment où famille et amis auront le droit de vous livrer à vous même… pour toujours !