
Flux le 4 danse – danse, ateliers et divertissement le 2 juillet à Paris
27/06/2016
‘My way’ VS ‘Comme d’habitude’
18/07/2016Le coup de gueule périodique d’Italiani pocket est arrivé ! Aujourd’hui je veux me défouler sur un sujet qui m’a toujours énervée à Paris, qui m’a toujours frustrée, mais auquel j’ai dû m’adaptée, car comme je le dis toujours “A chaque Pays ses habitudes. C’est toi, qui vient d’ailleurs, qui doit s’adapter aux habitudes locales, sinon rentre chez toi”. ;-p
Je n’ai aucune envie d’ouvrir un débat sur le fait de devenir végétariens ou pas (ce n’est vraiment pas le lieu adapté ici). L’article parle d’autre chose : il parle de modes, de frustrations, de différences culturelles… voilà. Et puisque depuis quelque semaine on ne parle que de cette veggie town parisienne, aujourd’hui je vous explique pourquoi ça me rend folle !
En 2001 j’ai entrepris mon parcours de choix de vie à mon avis plus sain, en éliminant la viande de mon alimentation. J’ai fait ce choix après dix ans comme bénévole d’une association pour les droits des animaux, après avoir eu accès à des informations qui, sincèrement, t’enlèvent l’envie de viande en trente secondes (mais à chacun ses choix, je ne suis pas là pour juger qui que ce soit!).
J’ai fait ce choix quand je suis allée vivre seule, par respect de ma mère qui, esclave du système machiste de sa génération, a toujours bossé comme une malade entre travail et famille, et qui n’aurait pas hésité à préparer des repas spéciaux juste pour moi si l’avais voulu (j’en profite pour dire un grand merci à ma maman, qui s’est toujours tuée à la tâche pour nous… TOUTE SEULE!).
Donc, vie autonome, adieu la viande !
Devenir végétariens ce n’est pas une blague, ce n’est pas une mode passagère pour laquelle on élimine juste un aliment et basta. Il s’agit d’un choix important que pas tout le monde peut/veut faire (justement !), il s’agit de repenser le système en entier, réapprendre à faire les courses, à cuisiner, à remplacer les aliments éliminés avec d’autres (beaucoup ! C’est juste que personne ne vous dit qu’ils existent !) pour garder un équilibre. Bref, c’est un changement de route, une nouvelle philosophie de vie dictée par des dizaines de motivations écologiques, sociales, économiques, étiques, etc…
Je m’étais promise de commencer par la viande et d’éliminer progressivement le poisson, puis l’année d’après je suis arrivée à Paris et là, la catastrophe alimentaire !
Je me suis retrouvée dans une ville où, oui on mange très bien, mais avec cinquante ans de retard par rapport à l’Italie sur variété et culture alimentaire ! Je ne dis pas qu’en Italie tout a été facile, car les préjuges ont été durs à éliminer, mais petit à petit les choses se sont améliorées et reste le fait que la cuisine italienne, à la base, est tellement variée qu’on peut être végétariens sans s’en apercevoir !
Je vous fait un petit résumé des situations auxquelles j’ai dû faire face à Paris, pour mieux vous faire comprendre les raisons de mon coup de gueule d’aujourd’hui.
Le 70% des brasseries parisienne ont une carte avec que de la viande et donc elles sont hors de ma portée. Heureusement je l’ai compris rapidement et appris à vérifier la carte avant d’entrer, car les premières fois ça m’est arrivé très souvent de m’asseoir, regarder la carte et ressortir du resto car j’aurai jeûné !
Le 25% de celles qui restent ont une carte avec que de la viande et un ou deux plats de poisson : et c’est aussi à cause de cela que je n’ai pas voulu/pu éliminer complètement le poisson.
Le 5% des brasseries a un pauvre plat qu’ils appellent végétarien, mais qui n’est qu’une variante sans viande ni poisson, c’est à dire un ensemble de légumes et/ou fromage sans aucune trace de protéines. Les meilleurs sont les restos qui proposent des burgers végétariens (trèèèès à la mode en ce moment !) servis avec du pain et un tas de légumes cuits au lieu de la viande ! Ou alors ceux qui proposent le saumon parmi les choix végétariennes ! Ahahahahah! Rire jaune ! Très jaune !
Que de la viande
Viande et un ou deux choix max de poisson
Un pauvre plat qu'ils appellent végétarien
Même chose au supermarché ou à la boulangeries si je dois acheter juste un sandwich pour le déjeuner par exemple : beaucoup de choix avec toutes les viandes existantes au monde, ensuite du thon, surimi et saumon, et les autres peuvent aller se faire voir, ou alors ils se préparent à manger à la maison !
Et on veut parler des réactions des gens ? Du bagage culturel ? Parlons-en !
Cette scène arrive 9 fois sur 10 quand je voudrais acheter un sandwich :
« Excusez-moi, auriez-vous un sandwich sans viande ? », « Bien sûr, j’ai du jambon ».
« Excusez-moi, auriez-vous un sandwich végétarien ? », « Bien sûr, j’ai du saumon… »
J’ajoute le fait d’avoir chercher pendant dix ans un médecin intelligent qui ne me traite pas de malade mentale avec en bonus un regard de désaprobation. Une fois une nutritionniste, je répète une nu-tri-tion-niste, m’a préparé mon plan alimentaire pour un régime et quand je lui ai dit que je ne mangeais pas de viande elle a tout simplement barré les plats carnivores et m’a tendu la feuille. A ma question
Oui, mais comment j’intègre les protéines dans ce régime ?
elle répondit
J’en sais rien, du fromage ?
… est-ce que ça suffit comme exemples ?
Et maintenant la mode du veggie a éclatée et depuis quelque semaine on n’entend pas parler d’autre chose que de la veggie town parisienne, et j’en peux plus ! Facile d’être hipster – bobo – végétarien le dimanche pour le brunch et une fois par semaine au déjeuner pour se la péter avec ses collègues.
Je suis tombée personnellement dans le piège veggie town: après 15 ans de torture vous croyez que je ne me suis pas jetée dessus dès qu’une copine à moi m’a envoyé l’info ? A l’occasion d’un dîner entre copine j’ai donc épluché toute la liste à la recherche d’un endroit sympa où passer la soirée et où, enfin, j’aurai eu plus qu’un misérable choix, pour découvrir qu’en réalité il ne s’agit que de petits bars fast food pour le déjeuner !!
Hein, ne me méprenez pas : je suis extrêmement heureuse qu’on parle enfin d’une autre alimentation possible grâce à une mode, mais de là à parler d’une veggie town !!
Je propose déjà quelque solution pour rattrapper les 20 ans de rétard sur la culture alimentaire, car pour citer Florence Foresti, la vie n’est pas que “du boeuf et des patates” ! :-p
Une des solutions possibles pourrait être, par exemple, celle de supprimer ces publicités un peu obsolètes (et un tantinet offensives, mais bon, heureusement que je ne suis pas susceptible), qu’est-ce que vous en dites ?
Ah, comme d’habitude après que j’ai sorti ce que j’avais à dire je vais mieux ! 😀
Je ne demande à personne d’être d’accord avec moi, ni de devenir végétariens (à chacun sa vie, à chacun ses choix), mais j’espère sincerement que cette mode ne soit pas passagère et qu’elle puisse servir à faire évoluer la mentalité au Pays du steak-frites! :-p