En occasion de la Fête des vendanges qui se déroule chaque année à Montmartre (et à laquelle je vous déconseille d’y aller le week end en soirée si vous êtes claustrophobes car c’est un délire !), aujourd’hui on fait un tour dans les principales vignes de Paris et dans leurs histoire.
Jadis en fait Paris et l’Île de France furent les principales productrice de vin en France : on buvait beaucoup, toujours et surtout n’importe quoi! Les vignes étaient proches des consommateurs et sous le contrôle de l’Eglise.
Ensuite, pendant les siècles, à cause de l’urbanisme sauvage et des maladies, les vignes de Paris disparurent lentement. Celles qui existent aujourd’hui doivent leur existence à des passionnés qui cherchent de conserver cette tradition et qui, à partir du XXe siècle, recommencèrent à planter les vignobles dans la Capitale.
Les vins produits dans ces vignes ne sont pas commercialisés et ils ont une valeur purement symbolique et festif : souvent ils sont vendus aux enchères pendant les fêtes de village, comme justement pendant la Fête des vendanges de Montmartre qui aura lieu cette semaine.
Jusqu’à la fin du 18ème siècle, toute la partie sud du hameau Vaugirard était occupées par des vignes, on y cultivait les clos Morillons et Périchots, qui ont donné leurs noms aux rues voisines. Progressivement les cépages ont été remplacés par d’autres de qualité mineure mais plus productifs, et pas mal de consommateurs sont donc partis. Les vignes ont été petit à petit remplacées par l’horticulture et en 1897 par les abattoirs de Vaugirard. Les pieds de la vigne actuelle (cépages : Pinot noir, Perlette, Pinot Meunier) ont été plantés en 1983 sur 4 terrasses pour se souvenir des vraies origines de ce quartier.
Le plateau de l’ancienne Belleville (jadis appelé Savies) était recouvert de vignes depuis l’époque Carolingienne. Au 13ème siècle, la ferme Savies, tenues par des moines, comptait 15 hectares de vignobles situés très probablement sur l’actuel parc de Belleville. Au 14ème siècle, le quartier fut envahi par des taverniers et des cabaretiers qui ne se souciaient pas de la qualité du vin et qui remplacèrent les cépages Savies par d’autres de moindre qualité, mais plus productifs. Les vignes résistèrent jusqu’à la Révolution, puis elles disparurent au début du 19ème siècle pour être remplacées par la culture des fleurs, vu que le prix du vin de Belleville avait nettement baissé.
La vigne actuelle a été plantée en 1982 (cépages : Pinot Meunier, Chardonnay).
Situé sur les berges de Seine, Bercy attire depuis le 17ème siècle les négociants de vin. La commune était hors les murs avant la Révolution est le vin n’était pas taxé. Annexé à Paris en 1859, Bercy devient le marché du vin et spiritueux le plus important au monde : à l’époque en fait le vin était acheminé par la Seine et négocié sur les berges. La Ville de Paris fait construire en 1877 des immenses chais-entrepôts qui seront déclarés d’utilité publique. Aujourd’hui on peut apercevoir la forme de la Halle aux vins dans la trame du parc de Bercy, les caves de la Cour Saint-Emilion, le pavé, les rails, les arbres séculaires et la petite vigne, qui rappellent le passé viticole de ce quartier.
La vigne actuelle a été plantée en 1996 (cépages : Sauvignon, Chardonnay).
La vigne de Montmartre est la plus ancienne et peut-être la plus connue à Paris. Elle existait déjà depuis l’époque gaulois-romaine et continua son expansion dans les siècles suivants, surtout pendant le Moyen age. Au 16ème siècle les habitants de Montmartre sont surtout des vignerons et les vignes sont cultivées depuis le sommet de Montmartre en suivant les pentes. La vigne disparaît au 18ème siècle à cause des promoteurs immobiliers et de la concurrence des régions viticoles voisines. En 1932 la Ville de Paris fait planter 2000 pieds de vigne en souvenir du passé du quartier et aujourd’hui on cultive dans le clos les variétés les plus classiques des provinces viticoles de France (27 types parmi lesquels Gamay, Pinot, Merlot, Sauvignon blanc, Gewurztraminer, Riesling…). La première fête des vendanges de Montmartre eut lieu en 1935.