Chaque année, le lundi après le 7e dimanche après le dimanche de Pâques, c’est le lundi de Pentecôte et en France c’est un jour férié mais certains travaillent, sans pourtant être payés comme un jour férié !
En 2003, en France, il y a eu la canicule : les températures ont grimpé plus que d’ordinaire et pendant plus de temps aussi, portant au décès de nombreuses personnes âgées. Cette année-là donc, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin a eu la superbe idée de créer la journée de la solidarité. Le lundi de Pentecôte, qui était férié en France, est devenu un jour travaillé et non payé et les ressources générées devaient servir à financer des actions destinées à aider les personnes âgées.
Vous pouvez imaginer la confusion qu’a créée cette sympathique loi, lorsque l’on s’est retrouvé à devoir travailler un jour de plus, sans être justement payés, à faire du volontariat forcé au détriment de ses propres finances. De plus, de nombreux services publics ont décidé de répartir cette journée de solidarité durant l’année et donc étaient, pour leur part, de toutes façons fermés ! Jour non férié mais pas non plus travaillé donc.
En 2007, le gouvernement décida alors de faire de nouveau du lundi de Pentecôte un jour férié, mais de conserver la journée de la solidarité : ce jour devint par conséquent férié mais travaillé (oui, je sais, c’est du délire mais accrochez-vous jusqu’à la fin).
Le problème c’est que chacun faisait un peu comme bon lui semblait et donc les écoles étaient fermées tandis que les parents devaient travailler, les camions ne pouvaient pas circuler mais les magasins devaient rester ouverts sans pouvoir recevoir leurs marchandises, des gens devaient aller travailler mais les transports appliquaient les horaires fériés, bref un grand bordel !
En 2008, le lundi de Pentecôte est donc redevenu à 100% un jour férié. TOUTEFOIS, la journée de la solidarité continue d’exister mais les conditions ont été un peu assouplies.
Au cours de l’année, 7 heures supplémentaires à effectuer pendant un jour férié (sauf le 1er mai) ne sont pas payées au salarié et l’entreprise verse une partie de ces gains non payés à un organisme créé pour financer les aides aux personnes âgées.
L’employeur peut décider de :
Personnellement, je ne suis pas contre ce principe destiné à aider ceux qui en ont besoin mais je trouve que le système, tel qu’il est conçu, comporte de nombreuses injustices et inégalités. La loi est-elle égale pour tous ? Liberté, Egalité, Fraternité ? Pas vraiment, parce que le lundi de pentecôte en fait les transports appliquent les horaires des jours fériés, certains seront contraints de travailler sans être justement rétribués, d’autres auront réussi à sacrifier un congés et à échapper au travail gratuit, d’autres encore se seront vus offrir cette journée par leur employeur, etc.